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Vie démocratique
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84, rue du Sacré-Cœur
Charlemagne (Québec)  J5Z 1W8
Ernest Bourgault est né le 10 octobre 1918 à Saint-Brieux, une communauté francophone de la Saskatchewan où il grandit sur la ferme familiale. Assez jeune, son maître d’école lui fait découvrir Baden-Powell et le scoutisme. Ce mode de vie, basé sur l’action communautaire, est une révélation pour Ernest Bourgault. Et cette révélation lui inspirera les valeurs qui marqueront sa vie, mais également, quelques années plus tard, celles de nombreux jeunes charlemagnois et charlemagnoises.
Ainsi, c’est armé de ce bagage de vie qu’il quitte pour Montmorillon en France, afin de compléter ses études. Au cours des sept étés qui suivront, il pratiquera le scoutisme avec les Scouts catholiques de France, question de parfaire ses connaissances. Puis départ pour l’Italie d’où arrive alors mai 1939, période à laquelle l’Italie entre en guerre. Les cours sont interrompus et Ernest Bourgault doit alors regagner la France qui signe l’armistice avec l’Allemagne. À titre de sujet canadien, et donc britannique par alliance, il est arrêté et compte parmi les premiers prisonniers des Allemands à connaître la vie au sein des camps de concentration, à Drancy.
la majorité de ses compagnons d’infortune se résignent et acceptent leur sort, lui se fait la promesse qu’il ne restera pas en captivité. Après de multiples tentatives infructueuses, c’est dans la nuit du 14 Juin 1941, qu’il réussit une audacieuse évasion en compagnie de quelques hommes. Cette évasion marque le début d’un périple européen qui le mènera à Londres et finalement, à Montréal. Durant ce temps, il fait la promesse qu’à son tour, il s’assurera de faire connaître le scoutisme en de nouveaux lieux. Il termine sa formation de chef scout à l’École de Charmarande, sous le faux nom d’André Stervinou.
Dès son arrivée au Québec en 1943, il s’installe à Charlemagne. Et c’est à ce moment qu’il fera sa marque chez nous. Ainsi, le 2 mai 1943, avec l’appui des Prêtres de Sainte-Marie, la promesse est tenue : le scoutisme s’implante à Charlemagne. L’engouement de la population est instantané et entraine au fil des ans la multiplication des unités. Apparaissent entre autres les Louveteaux, les Jeannettes, les Éclaireurs, les Kamsoks, le clan des Totémisés, les Castors. La promesse aura été remplie au-delà de toute espérance, bénéficiant à des générations de Charlemagnois et Charlemagnoises qui connaîtront là, la première forme de loisirs organisés. Néanmoins, trois ans plus tard, ce natif de l’ouest quitte Charlemagne pour aller retrouver les prairies de son enfance. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il rencontre celle qui deviendra sa femme, Gilberte Châtelain avec qui il aura six beaux enfants.
S’il y trouve l’amour, il constate à regret l’incapacité de vivre en français et d’élever sa famille dans sa langue maternelle hors du Québec. Affligé par ce recul de la langue française, il milite pendant de nombreuses années pour sa protection. Il fera état de ce combat dans l’une des deux œuvres littéraires dont il est l’auteur, « Le grand nettoyage canadien ». Il est également l’auteur du livre « Ma guerre buissonnière » qui raconte l’impressionnante histoire de sa vie.
Au fil du temps, de nombreux honneurs lui sont destinés. D’abord, la remise de la médaille de la Gouverneure générale du Canada ainsi que celle de Scoutisme Canada. Puis à Charlemagne, une nouvelle médaille voit le jour en 1999, soit la médaille Ernest-Bourgault qui vise à souligner l’action bénévole dans la collectivité de Charlemagne. Près de vingt ans plus tard, Ernest Bourgault sera de retour dans la région lanaudoise où il terminera ses jours à Repentigny, au terme de l’été 2009.
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